par admin_ext Dans le cadre du débat sur la “vision du Mind Mapping” voici la réponse de Lucas Gruez, qui est enseignant depuis une douzaine d’années dans le secondaire et développe depuis 2010 la pratique des cartes heuristiques dans ses cours. Il est aussi l’auteur du blog http://classemapping.blogspot.fr/. 1 – Définition Les cartes mentales sont un outil qui permet de partir de soi, d’être centré sur l’individu qui l’utilise. Un même sujet, des consignes identiques donneront une infinité de cartes heuristiques. Chaque individu a sa propre perception, appréhension, d’un sujet les cartes nous permettent de cristalliser informations, émotions et créativité afin de construire nos connaissances. La mind map permet de matérialiser le cheminement mental d’une personne à propos d’un sujet quelque soit l’objectif de l’auteur : synthèse, mémorisation, présentation… 2 – Utilisation En tant qu’enseignant : Mettre l’outil au service des élèves afin d’enclencher d’autres dynamiques d’apprentissage, permettre de sortir d’une appréhension linéaire et monochrome des informations. Le travail en classe peut prendre des formes très travailler, l’outil étant totalement au service des objectifs pédagogiques que l’on souhaite. Sa grande souplesse d’utilisation est dans ce contexte un atout très appréciable. Pour voir des exemples de mise en œuvre : http://classemapping.blogspot.com/ En tant que préfet des études : de plus en plus de collègues s’approprient l’outil et l’utilise de façon autonome en classe après que nous ayons organisé des interventions conjointes. Cette co-construction est très enrichissante et permet de croiser les approches et de dégager de nouvelles perspectives, utilisations. L’autonomie et la créativité des collègues face à l’outil est croissante. En tant que formateur : une très grande majorité de collègues sont intéressés. Même certains qui se présentent comme réfractaires, finissent par « se prêter au jeu », même si par la suite ils ne le mettent pas en œuvre dans leur classe. Cet exemple montre que l’outil peut également être utilisé avec des adultes dans un contexte de travail collaboratif. Les formations ont permis de démultiplier l’information et l’utilisation des outils. Ce qui est particulièrement intéressant est de voir comment les collègues se les approprient et développent leur propre mise en œuvre. Le plus difficile, comme face à sa première carte, est d’oser, se lancer, ensuite la créativité se développe pour aboutir à une pratique propre en fonction de la personnalité de l’enseignant et des élèves. Pour l’année scolaire 2011-2012 les collègues que j’ai formé enseignaient du CM2 au BTS, et qui ont aussi bien des élèves sans difficultés particulières que des élèves en situation de difficultés graves et persistantes. Ce large panel montre l’adaptabilité de l’outil. 3 – Perspectives Pour ma part je pense que plusieurs tendances fortes vont se poursuivre : Cloud: l’utilisation des cartes directement en ligne via des plate-formes qui permettent de créer et / ou de stocker les cartes, en accentuant les aspects : collaboration, partage, diffusion, ré-appropriation. Usages nomades : le développement des tablettes devrait tendre vers une plus grande souplesse de l’utilisation des cartes numériques, avec le rêve un jour de pouvoir utiliser son doigt et la tablette comme on crée une carte papier – crayons. Je pense que pour le moment nous en somme au tout début de l’évolution des utilisations possibles des tablettes. Par rapport au téléphone portable, un frein à la création de cartes sur ce support est la petitesse des écrans. Eco-système : une évolution également à envisager est l’inter-opérabilité des différents formats numériques de cartes, cette multiplication peut être un frein à la diffusion de l’outil. Une autre piste est également la présence des cartes mentales dans des champs plus larges tel que la présentation, l’organisation de projets, la gestion de bases de données. Nous sortons du champs stricto-sensu du mind mapping mais c’est ce genre de croisement qui permet de créer un nouveau souffle pour une pratique et des usages croisés entre différents outils, différents usages. Un dernier aspect serait de continuer la recherche sur l’impact visuel des cartes en poursuivant le travail sur l’intégration des images, des couleurs, de la 3D. Avec également d’une façon plus générale la recherche d’une inter-connection et complémentarité des différents types de médias. L’equipe de Signos remercie Lucas Gruez pour sa contribution.